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Castanet-Tolosan

Maintien et valorisation d’emprise agricole dans la plaine de l’Hers

Castanet-Tolosan

La plaine de l’Hers

Après un net recul dans la seconde moitié du XXe siècle, l’activité agricole de la plaine de l’Hers connaît aujourd’hui un regain d’intérêt. Sa population active est néanmoins en chute libre et sa structure paysagère se fragmente. Face à cette réalité, les orientations du Scot  pérennisent les grandes cultures à l’échelle métropolitaine. Par ailleurs, une demande citadine croissante en produits frais cultivés localement offre des perspectives prometteuses pour les jeunes générations d’agriculteurs.

Pour devenir effective, cette dynamique récente doit encore se traduire par la consolidation du paysage agricole et par sa capacité à permettre l’installation de nouveaux exploitants.

Le sol et les cultures du site

Les sols du périmètre de projet sont réputés d’une qualité agronomique très élevée. Ces terres alluvionnaires sont de surcroît reconnues pour leur capacité de résilience. L’ancienne structure paysagère agricole du site est resté lisible et témoigne d’une imbrications forte entre les cultures d’alors et les dispositifs de fossés, taillis, haies, massifs, bosquets qui sont autant d’habitats naturels.

La dimension naturelle et écologique de cette structure agricole d’origine a été renforcée par une mise en friche de chaque parcelles du projet.

En jeu et stratégie

La stratégie du projet vise à étendre les critères de valorisation foncière aux potentiels agronomiques et à la richesse biologiques des sols.  A ce stade, il est donc proposé de dessiner les parcelles privées et publiques et l’implantation des bâtiments de façon à dégager des emprises libres et continues et permettre leur mise en culture professionnelle, vivrière et domestique tout en y préservant l’habitat et la mobilité des espèces végétales et animales.

Nature, Architecture et Agriculture sont conçus dans un même dessin général.

Ce quartier innovant a vocation à favoriser l’installation de trois agriculteur(trice)s, ce qui porterait l’effectif de la commune de 6 à 9 personnes selon le dernier recensement.

ACTIONS

L’urbanisme agricole mené sur le secteur La Maladie  se résume en quatre actions :

Une reconnaissance des sols de l’ensemble des parcelles

Une expertise agropédologique visera à délimiter des plages de sols spatialement homogènes par rapport à leurs potentialités et aptitudes culturales. Ces unités géographiques seront hiérarchisées  de  manière à ce que les plus grands espaces soient éligibles à une exploitation professionnelle, les plus petits à des initiatives vivrières collectives ou individuelles. Chaque parcelle sera ainsi renseignée par une fiche technique qui permettra d’implanter les bâtiments et facilitera le développement des initiatives vivrières au sein des résidences.

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Le renforcement de la structure paysagère

Les espaces verts du quartier sont conçus à partir de la structure agraire du site. Les abords des cultures seront l’occasion de renforcer les haies et les noues. Les grandes étendues des espaces publics qui ne sont pas dédiées aux activités sportives et récréatives pourront faire l’objet d’une culture de plantes sauvages qui aura vocation à consolider les habitats spécifiques du milieu.

L’installation durable de trois agriculteur(trice)s et l’édification d’une ferme ouverte

Le champ de l’agriculture urbaine s’ouvre aux jeunes agriculteur(trice)s et aux jeunes générations urbaines qui ont vocation à produire une alimentation fraîche de proximité. Du coté des jeunes agriculteur(trice)s, on observe une appétence pour le maintien des AOC, pour les cultures bio mais aussi pour les cultures intensives innovantes, comme l’hydroponie et l’aquaponie. Du coté des jeunes urbains, on observe une exploration de nouveaux services à vocation mixtes, pédagogiques comme alimentaires, tournées vers les habitants de quartier. Le projet prévoit donc trois dispositifs agricoles professionnels ; un terrain indépendant, un ensemble de terrains au sein des copropriétés et un bâtiment dédié à la culture hors sol qui pourrait être couplé à une halle de marché.

 

La pérennisation des cultures

Un outil administratif sera à envisager pour garantir le maintien de la vocation agricole sur les parcelles. Par exemple, la ZAP est un zonage de protection renforcée de l’agriculture qui dispose d’un statut de servitude d’utilité publique. Elle permet de protéger les zones agricoles dont la préservation présente un intérêt général.

 

La valorisation mutuelle entre usage urbain et pratique agricole est à rechercher à travers le dessin du chaque parcelle du projet.